Droit à la déconnexion : quelles actions mettre en place dans son entreprise ?
Posted by CoreKap / mars 3rd, 2017 / No responsesDepuis plusieurs années, l’hyper connectivité au travail suscite de fortes inquiétudes sur les risques d’atteinte à la santé et à la vie privée des salariés et notamment des cadres. Augmentation des rythmes de travail, surcharge informationnelle, renforcement des contrôles, effacement de la frontière entre vie professionnelle et vie privée, sentiment d’isolement sont autant de conséquences néfastes de l’hyper connectivité dont souffre une partie non-négligeable des cadres, qui réclament aujourd’hui un droit à la déconnexion.
Des outils numériques professionnels qui débordent du cadre professionnel
En effet, selon une étude Eléas publiée en septembre 2016, 37% des actifs utiliseraient les outils numériques professionnels en dehors de leur temps de travail. 62% d’entre eux réclameraient d’ailleurs une régulation de leur utilisation. Et selon le quotidien Le Monde, les cadres français auraient passé en 2015 plus de 5,6 heures par jour pour gérer leur email.
Ce qui dit la loi
Pour enrayer ce phénomène, la Loi Travail oblige, depuis le 1er janvier 2017, les entreprises de plus de 50 salariés à ouvrir des négociations avec les partenaires sociaux afin de définir les modalités selon lesquelles le salarié pourra exercer son droit à la déconnexion. L’objectif : « assurer le respect des temps de repos et de congé ainsi que de la vie personnelle et familiale » des collaborateurs (article L. 2242-8 du Code du travail).
A défaut d’accord, l’employeur est tout de même tenu d’établir une charte dans laquelle doivent être clairement identifiés :
- les modalités d’exercice du droit à la déconnexion,
- les mesures de régulation de l’utilisation des outils numériques,
- et les actions de formation et de sensibilisation du personnel d’encadrement à un usage raisonnable des outils numériques.
Quelques actions concrètes
Pour lutter contre ce phénomène, des entreprises ont mis en place des mesures concrètes :
- Le blocage des serveurs : en dehors des périodes de travail, les salariés ne peuvent plus recevoir de mails professionnels.
- Des plages de déconnexion : durant ces tranches horaires, les communications sont invités à proscrire l’envoi d’email.
- Des fenêtres d’alerte avec des messages déculpabilisateurs : celles-ci invitent les destinataires des emails envoyés à des horaires inhabituels, à ne pas répondre immédiatement et à les traiter à des plages horaires plus traditionnelles.
- L’envoie différés des mails : une fonction utilisée par les entreprises pour différer automatiquement au lendemain l’envoi des emails tardifs.
- Les études des flux : permettant à un collaborateur de prendre conscience de l’importance du volume et du temps dédiés aux communications.
- Des actions de sensibilisation et de formation : journées ou moment sans emails et téléphone pour sensibiliser les collaborateurs et le top management sur les méfaits de la sur-connexion.
- Les enquêtes et entretiens : ils ont pour objectif d’interroger les collaborateurs pour améliorer la prise en compte de leur droit à la déconnexion.
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