Gestion des déchets au bureau : où en est-on aujourd’hui en France ?
Posted by CoreKap / avril 20th, 2017 / No responsesAvec plus de 200 millions de m², le parc de bureaux français compte parmi les plus importants du monde. A l’intérieur, plus de quinze millions de travailleurs génèrent quotidiennement un quantité incalculable de déchets. Afin de lutter contre ce phénomène, un décret paru le 10 mars 2016 rend obligatoire le tri à la source des principaux déchets non dangereux. Pour comprendre comment les entreprises appréhendent l’enjeu de la gestion des déchets, nos confrères de la Riposte Verte ont récemment réalisé une enquête, trois ans après leur dernière analyse.
Menée en partenariat avec Ecologic, Valdelia, l’ORDIF et le Zero Waste France, cette étude porte sur la connaissance de la réglementation, la prise en compte du facteur « déchet » dès le processus d’achat et les pratiques effectives de tri et de collecte des entreprises.
UNE RÉGLEMENTATION ENCORE MAL CONNUE
Premier résultat de l’étude : la réglementation en matière de gestion des déchets de bureau semble encore trop peu connue des entreprises. En effet, seules 44 % des entreprises interrogées déclarent connaître toute la réglementation en vigueur.
Plus encore, en ce qui concerne l’ordre de préférence des modes de gestion (1/Prévention 2/Réemploi 3/Recyclage 4/Valorisation 5/Élimination), seul un quart des sondés sait qu’il fait référence dans toute l’Union Européenne, alors qu’un quart pense qu’il ne concerne que la France. La moitié restante pense même que c’est encore un projet de texte législatif.
UN RENFORCEMENT NÉCESSAIRE DE L’ACHAT DURABLE
Bien que les entreprises aient progressivement pris conscience que le meilleur déchet est celui qui est évité, seuls 43 % des organisations assurent rationaliser la taille de leur parc informatique. En revanche, la suppression des imprimantes individuelles progresse (63 % des entreprises interrogées affirmant rationaliser leur parc de copieurs).
Anticiper la fin de vie pour générer moins de déchets est également un axe primordial d’action. Pourtant, l’achat écoresponsable n’est appliqué que par 27 % des organisations pour les achats informatiques, 21 % pour le mobilier et 18 % pour les petites fournitures. Côté restauration c’est un peu mieux avec 31 % d’engagements envers une consommation dite responsable.
UN TRI ET UNE COLLECTE TRÈS ALÉATOIRES
Quand on leur demande si le tri des déchets est mis en place dans leur entreprise, les sondés répondent « Oui » à 53 %, « En partie » à 34 % et « Non » à 13 %.
Le tri des canettes et bouteilles plastiques semble le plus répandu (61 %), alors que le recyclage des meubles (46 %) et même du papier (35 %) ont encore du mal à se généraliser.
Au niveau des déchets dangereux, on note un léger mieux : 76 % des piles et 67 % du matériel informatique sont triées au sein des organisations sondées. Seul point noir : les ampoules qui ne sont recyclées qu’à hauteur de 58 %.
Pour faciliter les écogestes, les entreprises multiplient les points de collecte. L’installation de corbeilles à papier au poste de travail semble être le moyen le plus utilisé par les organisations. Autre point positif : la bonne progression des dons. 35% des sondés déclarent faire don, en interne ou à une association, de leur matériel informatique usagé. Ce taux monte même jusqu’à 40% pour les dons de mobilier usagé.
LA FAUTE A UNE COM’ INTERNE INCOMPLÈTE ET TROP AUSTÈRE
Même si 96% des collaborateurs se disent près à changer leurs habitudes de travail pour améliorer la gestion des déchets, ces derniers ne le font pas pour autant dans les faits.
A cause notamment d’une communication incomplète, portant plutôt sur les procédures de tri (52 %) ou une signalisation dédiée sur les bacs de tri (63 %), que sur les quantités annuelles de déchets collectés (22 %) ou leur devenir. Plus encore, on constate dans certaines organisation que nombreux sont les collaborateurs qui ne savent pas que leur entreprise ou institution recycle les cartouches d’imprimante, les piles, les ordinateurs, les ampoules, leur bureau et autre canette et bouteille. Et quand ils veulent s’informer sur le sujet, 31% d’entre eux ne savent même pas à qui s’adresser.
C’est pourquoi ils sont près de 80% à penser que les moyens mis en place en faveur du tri et du recyclage seraient plus efficaces s’ils étaient accompagnés d’un plan de communication interne.
On constate donc que les clés de la réussite d’une bonne politique de gestion des déchets ne résident pas seulement dans les équipements. Pour être efficaces, ces dernières doivent être accompagnées :
- d’une communication travaillée portée sur les quantités et le devenir des déchets collectés,
- de la nomination d’un « Responsable déchets » qui jouera le rôle d’animateur de cette démarche
- et d’événements ponctuels de sensibilisation (à l’occasion par exemple de la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets ou la Semaine Européenne du Développement Durable).
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